Lu sur le blog de Corinne Lepage: “la semaine dernière, l’association Kokopelli, qui milite en faveur des semences anciennes et sauvegarde plus de 2500 variétés qu’elle commercialise, vient d’être lourdement condamnée pour avoir vendu ses semences, soit 17500 euros à l’Etat et 5000 euros à la fédération des industriels de la semence (FNPSPF)”.
Alors qu’on parle de biodiversité pour sauver la planète, comment se fait-il qu’on puisse interdire à une association comme Kokopelli de militer et d’agir pour cette biodiversité ? Réponse : en France, pour certaines espèces végétales, une semence ne peut pas être commercialisée si elle n’est pas inscrite au catalogue officiel français des espèces et variétés.
Ce catalogue vise à assurer une traçabilité des variétés sur notre sol, ce qui, en soit, est une bonne chose et va dans le sens de la protection du consommateur. De là à nous faire croire que des espèces qui ont nourri nos grands-parents et arrières-grand parents sont devenues dangereuses du jour au lendemain, c’est un peu fort ! La traçabilité, OK, c’est un plus, mais interdire de planter de qui n’est pas tracé, c’est un peu exagéré. Le lobby des semenciers est pour quelque chose dans cette loi. Comme souvent, ce sont avant tout des raisons économiques qui ont eu le dessus.
Fort heureusement, toutes les espèces ne sont pas réglementées (la tomate l’est, mais pas le millet) et les espèces non réglementées peuvent être librement commercialisées. De plus, le GNIS se targue d’augmenter tous les ans le nombre de variétés au catalogue (leur nombre a été multiplié par 13 en 40 ans pour atteindre 7800 en 2005).
Mais si on gratte sous le vernis, on découvre que cette augmentation est plus due au nombre d’espèces qui deviennent des espèces réglementées qu’à l’inscription, pour une espèce donnée, de nouvelle variétés (voir sur ce point l’article de Shabnam Laure Anvar). Or plus d’espèces réglementées, c’est potentiellement moins de bio-diversité…
Si seulement l’inscription d’une nouvelle variété était facile, il n’y aurait plus qu’à. Mais, dommage, cette inscription coûte autour de 1000 € et jusqu’à 6000 € pour les céréales (cette information est introuvable sur le site du GNIS qui gère le catalogue, bonjour la transparence !!).
Sur ce, bonne nouvelle, au moment où j’écris ces lignes, on apprend que Nathalie Kosciusko-Morizet s’est prononcée sur le sujet, estimant qu’il y avait en effet une incohérence : “J’ai dit clairement qu’il fallait réfléchir à un éventuel dédit de l’Etat, pour que l’association n’ait pas à payer et surtout à un amendement pour régler le problème”, a-t-elle expliqué à l’AFP, “L’association Kokopelli participe à la préservation de la biodiversité, du patrimoine et des semences anciennes: c’est intéressant, mais de ce point de vue notre droit est mal fait”.
Le Grenelle de l’environnement n’aura pas servit à rien.
et depuis, que s’est-il passé concrètement pour Kokopelli ? Pas grand chose je crois.
De mon côté j’ai ouvert un groupe pour créer une petite cyber-mobilisation sur Facebook, et motiver le groupe à faire un don à l’association Kokopelli.
Manifestement, cette nouvelle n’est pas restée sans suite, mais depuis… Sais-tu de ton côté si la position de l’Etat est passée de molle à active, ou bien ?
Somehow i missed the point. Probably lost in translation :) Anyway … nice blog to visit.
cheers, Bakhtaran.