Le 4e rapport du GIEC

Quatrième rapport du GIEC

Une lecture indispensable

S’il est une lecture indispensable pour bien comprendre le changement climatique, c’est bien celle du quatrième rapport du GIEC (Groupement d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), publié en 2007.

C’est un peu impressionnant par le volume (et ce n’est qu’un résumé du rapport complet du GIEC !) mais je vous rassure : c’est assez facile à lire.

En plus, il existe une version française dont la traduction est très satisfaisante (elle n’est pas tout à fait complète et souffre de quelques imperfections, mais elle fait largement l’affaire dans une optique de vulgarisation).

Découpage

Le rapport se compose de quatre volumes : le rapport de chacun des trois groupes de travail et un rapport de synthèse :

  1. “les éléments scientifiques” (158 pages) : le rapport le plus volumineux et le plus intéressant à mon avis, il aborde aussi bien les variations naturelles du climat que les cause anthropiques (dues à l’homme), il explique comment ont été réalisées les prévisions d’évolutions du climat sur le XXIe siècle. Le dernier tiers de ce rapport est consacré à une série de questions et réponses très bien faites d’un point de vue pédagogique.
  2. “conséquences, adaptations et vulnérabilités”  (116 pages) : quels seront les conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité, le cycle de l’eau, l’agriculture, etc., comment on peut s’adapter et quelles seront les populations les plus vulnérables.
  3. l’atténuation du changement climatique (119 pages) : que faut-il faire pour limiter la hausse de température à 2°C, à court, moyen et long terme, comment le développement durable peut aider à résoudre ce problème et comment le changement climatique peut se révéler une contrainte sur le développement durable.
  4. le rapport de synthèse (103 pages) : il fait une synthèse des trois groupes de travail découpée en six points :
    – changements observés
    – causes naturelles et anthropiques
    – changements à venir, conséquences prévisibles
    – adaptation et atténuation
    – gestion du risque
    – conclusions robustes et incertitudes

Chaque tome comporte un “résumé à l’attention des décideurs”. Il est donc possible de moduler sa lecture en fonction du temps disponible :

  • le résumé de la synthèse (22 pages)
  • le résumé de chaque volume (18+21 + 25 = 64 pages)
  • la synthèse (103 pages)
  • le total (presque 500 pages)

Quelques réflexions

Quelques réflexions à la lecture de cet ouvrage : La plupart des arguments développés par les “climato-sceptiques” trouvent leur origine dans des vérités qui sont très bien exposées dans le rapport. Les remarques du genre “ce que le GIEC ne vous dit pas… bla bla bla” méritent en général une petite vérification…

Chaque volume comporte un chapitre intitulé “conclusions robustes et incertitudes”. Le fonctionnement du climat est quelque chose de très compliqué et on ne sait pas tout. C’est pourquoi il est important de “savoir ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas”. En conclure qu’on ne sait rien et qu’il ne faut surtout pas se précipiter pour agir est une véritable escroquerie intellectuelle. On en sait bien assez pour en déduire ce qu’il faut mettre en œuvre pour limiter la casse. Quant aux incertitudes restantes, deux choses : les lever en continuant les recherches et faire de la gestion du risque (cette discipline n’est pas nouvelle).

Notez que ce rapport n’est qu’une photo à la date de 2007 des connaissances de la communauté scientifique (la plupart des mesures s’arrêtent en 2005) et que de nouvelles avancées ont été faite depuis. C’est donc une lecture incontournable pour qui veut plonger un peu en profondeur dans le sujet, mais ce n’est pas suffisant pour avoir une vision “up to date” de la situation.

Comment l’obtenir ?

En ligne (voir les liens ci-dessous) ou en version papier, gratuitement, auprès du secrétariat du GIEC sur simple demande par mail (IPCC-Sec(at)wmo.int). Je vous conseille de commander la version papier plutôt que d’imprimer les PDF, le bilan carbone sera bien meilleur.

Liens utiles

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Qui a tué l’Ayatollah Kanuni ?

Qui a tué l’Ayatollah Kanuni ?J’ai beaucoup aimé ce roman de Naïri Nahapétian : j’ai eu l’impression de visiter un pays que je ne connais pas du tout et je me suis laissé guider par l’auteur en toute confiance. Car on comprend vite qu’on n’est pas dans la carte postale ou le guide touristique.  Naïri Nahapétian connaît ce pays qui fut le sien et nous fais entrer au cœur de la société iranienne : Le souvenir toujours prégnant de la révolution islamique, la liberté de parole des iraniens dans un pays qui ressemble pourtant tellement à une dictature, la complexité et la variété des positions politiques, des tendances religieuses, etc.

Le coup de projecteur braqué sur l’Iran depuis quelques jours m’a replongé dans les souvenirs de cette lecture passionnante que je vous conseille. Merci à Claire pour ce cadeau précieux.

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Mieux vaut être pauvre et irresponsable que riche et écolo

Sous un air provocateur, cette vidéo ne fait que révéler une vérité : nos émissions de CO2 sont très fortement corrélées à notre pouvoir d’achat.

La conclusion n’est donc pas loin de la réalité :

“Moralité, contre l’effet de serre, mieux vaut parfois être pauvre et irresponsable que riche et écolo.”

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Ignite Paris #5, jeudi 18 juin, au café Dune

ignite paris 5

Jeudi 18 juin 2009, c’était la 5e édition d’Ignite à Paris. Ignite est un genre de soirée afterwork mêlant partage de connaissance et Réseautage. Six intervenants ont fait une présentation de 5mn chacun (20 slides, 15 s par slide) sur des sujets hyper variés.

Ignite Paris 5 Cédric RingenbachIgnite Paris 5 Cédric Ringenbach

Pour ma part, j’ai parlé d’écologie à travers de la fonction explonentielle (c’est pas une blague). Il faut parfois faire des maths pour comprendre le monde.

Merci à Philippe pour l’organisation de ces événements depuis un an déjà.

Merci à Giao pour les photos !

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Allègre ne passera pas !

Pétition contre l’entrée de M. Claude Allègre au gouvernement français

Allegre ne passera pas

Cette pétition sera remise au cabinet de Nicolas Sarkozy le 5 juin 2009 (si elle atteint un nombre suffisant de signatures).

Nous considérons que l’entrée de M. Claude Allègre dans le gouvernement français serait extrêmement préjudiciable à l’image de la France, à six mois de la conférence de Copenhague, au moment où elle doit jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le changement climatique.

M. Claude Allègre a par le passé nié le réchauffement climatique et continue aujourd’hui d’affirmer que ses causes ne seraient pas anthropiques. Il est discrédité dans le monde scientifique. Sa position est une insulte à l’encontre des membres du GIEC.

Nous pensons que la diffusion des idées de M. Claude Allègre a fortement contribué à ralentir le passage à l’action dans la lutte contre le changement climatique et qu’il est urgent de faire la lumière sur le manque de fondements scientifiques de ses propos.

Nous demandons avec insistance à M. Nicolas Sarkozy de ne pas proposer de poste au gouvernement à M. Claude Allègre.

Signer la pétition ici.

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XN : Extreme Networking

 

Voici un concept dont le nom est un clin d’œil à l’XP. L’Xtreme Networking (cc) est une session de networking, en petit comité, avec des enjeux business bien identifiés, dans le but de mettre le réseau de chaque participant au profit des autres, voire d’être capable de vendre les compétences des autres consultants. Ce type d’exercice peut être pratiqué entre consultants indépendant ayant des offres proches ou complémentaires, dans le but de s’échanger du business ou des contacts.
Logistique
Une session de XN est une initiative individuelle, même si elle peut avoir été poussée par une association, un réseau d’anciens élèves, un syndicat professionnel etc. 
Le nombre idéal est trois, quatre ou six. Il faut prévoir au minimum de disposer d’une connexion internet chacun, voire d’un vidéoprojecteur.
Il s’agit d’un travail sur au minimum une journée, voir deux. L’idéal étant d’y consacrer tout un week-end, dans un lieu sympathique.
Première phase : Se présenter
On se présente, non seulement oralement, mais aussi à travers les documents  comme notre CV, notre profil LinkedIn, Xing ou Viadeo. C’est l’occasion de recevoir de la part des autes un retour sur notre façon de présenter nos compétences ou notre offre de conseil. On en profitera éventuellement pour complètement re-rédiger nos profils.
On utilise également beaucoup les mots-clé : on essaye de lister une dizaine de “tags” chacun, on les donne aux autres, les autres se positionnent également sur ces mots-clé avec, à chaque fois, une pondération donnée au mot-clé. On peut, à cette occasion, utiliser les outils en ligne pour générer des nuages de mots en couleur, qui pourront être ajoutés à nos pages de présentation en ligne.
Deuxième phase : Se présenter mutuellement
Dans une ambiance “jeu de rôle”, je présente à une personne A les compétences d’une personne B. La personne B voit ainsi ce que j’ai retenu de sa présentation. C’est l’occasion de se rendre compte qu’on a peut-être oublié quelque chose, ou qu’une seule compétence a été retenue alors qu’elle n’est pas la plus importante. 
Au delà de l’aspect “retour” que cet exercice permet, il s’agit véritablement d’être capable de “vendre” les compétences de ses camarades, plus tard, à nos propres clients ou à nos contacts.
Troisième phase : faire le tour de son réseau
Cet exercice marche dans deux sens, voire trois :
1) je réfléchis à qui, dans mon réseau, peut être intéressé par les services de mes camarades et je leur parle de ces personnes. Le cas échéant, on fera une mise en relation.
2) Je recherche, dans le réseau des autres, les profils qui pourraient m’intéresser et je leur demande s’ils pensent que la mise en relation en vaut le coup. 
3) mieux encore : je trouve dans le réseau des autres, des partenaires commerciaux qu’ils n’avaient encore pensé et je leur soumets l’idée.
Produit fini
A la fin de ce travail, on repart avec une liste de TODO, de mises en relations à faire ou de nouvelles personnes à contacter. La suite se passe sur les réseaux, par téléphone, au cours de déjeuners, etc. Le fait d’être en petit groupe, implique qu’on peut difficilement se défiler vis-à-vis des engagements qu’on a pris, car cela se verra rapidement. 
Plusieurs sessions peuvent être envisagées, à un rythme mensuel par exemple, avec des phases 1 et 2 qui seront plus lights au cours des sessions suivantes. 
Ce concept est en Creative Communs, libre à chacun de s’en emparer et de le diffuser. Merci de faire part de vos expérimentations.

Voici un concept dont le nom est un clin d’œil à l’XP. L’Xtreme Networking (cc) est une session de networking, en petit comité, avec des enjeux business bien identifiés, dans le but de mettre le réseau de chaque participant au profit des autres, voire d’être capable de vendre les compétences des autres consultants. Ce type d’exercice peut être pratiqué entre consultants indépendant ayant des offres proches ou complémentaires, dans le but de s’échanger du business ou des contacts.

 

Logistique

Une session de XN est une initiative individuelle, même si elle peut avoir été poussée par une association, un réseau d’anciens élèves, un syndicat professionnel etc. 

Le nombre idéal est trois, quatre ou six. Il faut prévoir au minimum de disposer d’une connexion internet chacun, voire d’un vidéoprojecteur.

Il s’agit d’un travail sur au minimum une journée, voir deux. L’idéal étant d’y consacrer tout un week-end, dans un lieu sympathique.

 

Première phase : Se présenter

On se présente, non seulement oralement, mais aussi à travers les documents  comme notre CV, notre profil LinkedIn, Xing ou Viadeo, ou même par une présentation commerciale sous PowerPoint. C’est l’occasion de recevoir de la part des autes un retour sur notre façon de présenter nos compétences ou notre offre de conseil. On en profitera éventuellement pour complètement re-rédiger nos profils.

On utilise également beaucoup les mots-clé : on essaye de lister une dizaine de “tags” chacun, on les donne aux autres, les autres se positionnent également sur ces mots-clé avec, à chaque fois, une pondération donnée au mot-clé. On peut, à cette occasion, utiliser les outils en ligne pour générer des nuages de mots en couleur, qui pourront être ajoutés à nos pages de présentation en ligne.

 

Deuxième phase : Se présenter mutuellement

Dans une ambiance “jeu de rôle”, je présente à une personne A les compétences d’une personne B. La personne B voit ainsi ce que j’ai retenu de sa présentation. C’est l’occasion de se rendre compte qu’on a peut-être oublié quelque chose, ou qu’une seule compétence a été retenue alors qu’elle n’est pas la plus importante. 

Au delà de l’aspect “retour” que cet exercice permet, il s’agit véritablement d’être capable de “vendre” les compétences de ses camarades, plus tard, à nos propres clients ou à nos contacts.

 

Troisième phase : faire le tour de son réseau

Cet exercice marche dans deux sens, voire trois :

1) je réfléchis à qui, dans mon réseau, peut être intéressé par les services de mes camarades et je leur parle de ces personnes. Le cas échéant, on fera une mise en relation.

2) Je recherche, dans le réseau des autres, les profils qui pourraient m’intéresser et je leur demande s’ils pensent que la mise en relation en vaut le coup. 

3) mieux encore : je trouve dans le réseau des autres, des partenaires commerciaux qu’ils n’avaient encore pensé et je leur soumets l’idée.

 

Formations mutuelles

L’envie viendra probablement de profiter de ces occasion d’échanges pour faire profiter les autres d’une formation rapide sur des outils intéressants qu’on a découverts. Pour une session de deux jours, il y a moyen de prévoir ce type d’échanges.

 

Produit fini

A la fin de ce travail, on repart avec une liste de TODO, de mises en relations à faire ou de nouvelles personnes à contacter. La suite se passe sur les réseaux, par téléphone, au cours de déjeuners, etc. Le fait d’être en petit groupe, implique qu’on peut difficilement se défiler vis-à-vis des engagements qu’on a pris, car cela se verra rapidement. 

Plusieurs sessions peuvent être envisagées, à un rythme mensuel par exemple, avec des phases 1 et 2 qui seront plus lights au cours des sessions suivantes. 

 

Ce concept est en Creative Communs, libre à chacun de s’en emparer et de le diffuser. Merci de faire part de vos expérimentations.

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Transformation écologique de l’économie (contribution énergie-climat)

Les députés du parti Gauche démocrate et républicaine (François de Rugy, Martine Billard, Yves Cochet, Noël Mamère) ont déposé à l’Assemblée nationale une proposition de loi relative à la transformation écologique de l’économie.

Ce projet de loi propose la création d’une contribution climat-énergie basée sur le même mode de calcul que celui de la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers mais intégrant toutes les consommations d’énergie et pas simplement les carburants. Les recettes seraient ensuite réaffectées à la maîtrise de la consommation d’énergie et au développement des énergies renouvelables.

Il s’agit d’aller vers “un système plus économe et plus sobre en énergies non-renouvelables”. Le projet se découpe en cinq points : 

  • la création d’une contribution climat-énergie,
  • le changement de priorités dans le secteur des transports,
  • l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments et le développement des énergies renouvelables,
  • la reconversion des bassins d’emploi de la filière automobile,
  • le texte propose enfin deux façons de financer cette reconversion écologique de l’économie par l’abrogation des principales dispositions de la loi « travail emploi, pouvoir d’achat » votée en juillet 2007 et par la création d’un prélèvement exceptionnel sur les bénéfices des sociétés établies en France et produisant ou distribuant de l’énergie.

Source : 

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Logos”recyclable” et “eco-emballages”

Je cheche cette info depuis longtemps, alors maintenant que je la tiens, je vous la donne et je saurai qu’elle est là:

Ceci est le logo “eco-emballages“. Quand on le voit sur un produit, cela veut dire que le producteur a payé une taxe de quelques centimes sur l’emballage, qu’il l’a intégrée au prix et qu’il l’a reversée à la société eco-emballages. C’est une société de droit privé qui assure un service public : elle redistribue cet argent vers des opérations de tris sélectifs mis en place par des collectivités locales.

eco-emballages

Ceci, en revanche, est bien le logo qui signifie que le produit est recyclable. Une petite remarque qui a son importance : recyclable ne veut pas dire recyclé ! Encore faut-il qu’il y ait une filière de recyclage et que le consommateur pratique le tri sélectif.

recyclable

Bonne année 2009 !

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Un réseau électrique à faible tension continue dans l’habitat

La chasse au gaspi nous y amènera un jour ou l’autre, mais pourquoi ne pas explorer un peu en avance de phase cette idée : je pense qu’il serait intéressant tant d’un point de vue pratique qu’écologique de mutualiser les transformateurs électriques de la maison.

Imaginez ne plus avoir à transporter votre transfo en même temps que votre ordinateur, votre imprimante jet d’encre, votre téléphone portable etc… au lieu de cela, un simple câble (par exemple, un câble USB), et partout dans la maison, les prises murales correspondantes.

Sur le plan écologique, on règle d’un seul coup le problème des multiples transformateurs qui consomment chacun un petit peu, même si les appareils qu’ils alimentent sont éteints. Ce problème n’est pas prioritaire aujourd’hui par rapport à l’isolation des maisons, et surtout, il est fastidieux (débrancher le transfo de mon ordi quand j’éteints celui-ci, bonjour la galère; ce qui compte, ce n’est pas le nombre de gestes, c’est le pourcentage d’énergie économisé).

Bien sûr le transformateur central de la maison est intelligent: il est bourré l’électronique et ne consomme que ce qui est nécessaire pour produire ce qu’on lui demande. Il n’est pas justifié de mettre ce type d’intelligence dans un transfo individuel, mais ça le devient quand il est mutualisé.

Une tension de référence

Il faudra au préalable définir la tension délivrée par ce réseau. Sera-t-elle de 5 V comme pour le matériel Hifi et les ordinateurs fixes ? de 12 V comme les batteries de voitures ? de 18 V comme la plupart des ordinateurs portables ? Ou bien aurons-nous plusieurs tentions chacune avec sa propre prise ?

Photovoltaïque : un petit gain de plus

Aujourd’hui, si vous avez des panneaux solaires sur votre toit, vous avez aussi un onduleur qui transforme le courant de faible tension continue en courant alternatif 220V pour l’envoyer sur le réseau. Dans le même temps, le transformateur de votre ordinateur, de votre télé, de votre Hifi font exactement le contraire. Avec quelques pertes à chaque étape (de l’ordre de 5%).

Quand EDF ne vous rachètera plus l’électricité de vos panneaux photovoltaïques à un prix subventionné, ils pourront servir à charger des batteries affectées au réseau à faible tension. Dans ce cas, on évite de faire marcher l’onduleur dans un sens et le transformateur dans l’autre.

Optimisation thermodynamique

Avoir un transformateur mutualisé permet de surcroît de faire de l’optimisation thermodynamique : en hiver, il sera placé dans l’enceinte chauffée de la maison et contribuera au chauffage (Dans une maison passive, c’est la puissance des appareils électriques ainsi que la radiation du corps humain qui suffisent comme chauffage). En été, au contraire, le transformateur sera placé dans une pièce séparée thermiquement du reste de la maison et qui peut monter en température comme le cellier dans lequel il y a déjà la machine à laver le linge.

Autre optimisation plus facile à gérer : si la maison dispose d’une ventilation double-flux, le transfo est sur le trajet de l’air entrant en hivers et sur le trajet de l’air sortant en été. Je suis d’accord, on joue sur des pouillèmes, mais je parle là de la maison de l’an 2050, et contrairement aux “petits gestes” de tous les jours, on parle ici de conception : une fois en place, on n’y pense plus. C’est du “quick win”.

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La domotique de l’énergie

En un mot, il s’agit d’utiliser des capacités de stockage de chaleur dans les habitats utilisant un chauffage électrique, afin de décaler la consommation d’énergie dans le temps et d’effacer le pic, mais également afin de contribuer à rendre “élastique” la demande.

Lors des dernières rencontres parlementaires sur l’Energie, le point a été maint fois confirmé : on s’occupe beaucoup de l’amont (la production d’électricité), mais pas encore assez de l’aval (la consommation). Hors, il y a beaucoup à faire, notamment pour optimiser ce qu’on appelle le pic de consommation.

Qu’est ce que le pic de consommation ? Comment le gère-t-on aujourd’hui ?

La consommation d’électricité varie dans la journée : en premier lieu parce que beaucoup d’entreprises fonctionnent aux heures ouvrables, puis parce que nous arrivons tous chez nous à la même heure, que nous allumons la télé, que nous remontons le chauffage et préchauffons le four à ce moment. L’écart entre le minimum et le maximum de consommation est de plus de 20%.

Pics_de_consommation

Pour que le réseau entier ne tombe pas en rideau, il faut produire la même quantité d’énergie au même moment (car l’électricité ne se stocke pas ou très mal). Les modes de production d’électricité ont tous leur niveau de réactivité : les tranches de nucléaire se programment sur plusieurs mois, les centrales à gaz et à charbon s’allument en quelques heures, et pour gérer la crête du pic, on utilise les turbines hydro-électriques qui s’activent en quelques secondes.

Hormis les turbines, donc, les modes de production d’électricité les plus réactifs sont également ceux qui sont les plus émetteurs de CO2. Donc plus on a une courbe de consommation accidentée, plus on émet de CO2. La raison pour laquelle l’électricité française n’est pas 100% sans CO2, c’est la gestion du pic de consommation. Vous notez au passage qu’on a construit des centrales à charbon dans le but de ne les utiliser que quelques heures par jour. Bonjour le gâchis.

Quelle solution la domotique peut-elle apporter?

L’électricité ne se stocke pas, mais la chaleur oui. L’idée est donc de produire et stocker la chaleur dans les périodes de creux et de la restituer pendant les périodes de pointe. On décale ainsi dans le temps la consommation d’électricité destinée au chauffage, ce qui représente plus de la moitié de la facture électrique française.

Les trois conditions pour y parvenir sont :

  1. une capacité de stockage calorifique
  2. un abonnement à l’électricité avec un prix variable
  3. de la domotique et de l’algorithme

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1) Une capacité de stockage énergétique

Un radiateur en fonte de 20kg a une inertie thermique qui peut atteindre une heure. Pour arriver à couvrir les besoins en chauffage d’une maison sur les quatre à six heures de consommation domestique en fin de journée, ce n’est qu’une question de dimensionnement.

La quantité de chaleur que l’on pourra stocker dans la capacité calorifique est proportionnelle à sa masse. La durée pendant laquelle on peut décaler la consommation, elle, est fonction de l’isolation de cette capacité. Si on stocke la chaleur dans une plaque de fonte présentant une large surface de contact avec l’air, la restitution démarre tout de suite. Si, au contraire, on chauffe un mur particulièrement épais par le milieu, le temps que la chaleur se diffuse, il se sera écoulé de 12 à 24 heures. Et si l’on veut aller au bout de la logique, on chauffe un cumulus de 1000 à 3000 litres à 80°C et on récupère cette chaleur en faisant circuler l’eau dans le circuit de chauffage à la demande, plusieurs heures, voire plusieurs jours après.

2) Un abonnement à l’électricité à prix variable

Pour qu’il y ait un intérêt financier à investir dans de tels équipements, il faut que le particulier ou la PME y trouve son compte. Il faut donc qu’il paie beaucoup moins cher l’électricité en période creuse.

Certes, il y a déjà les tarifs heures creuses / heures pleines. Mais la différence entre les deux niveaux de prix est inférieure à 50% (HP=11c, HC=6c), ce qui n’est pas un signal suffisant.

Ce dont je parle, c’est d’un tarif qui soit réellement de reflet, heure par heure, de l’écart entre l’offre et la demande, et qui soit 10 fois moins cher en heures creuses (quitte à être plus cher que le tarif moyen en heures pleines).

Au moins un distributeur d’électricité doit donc proposer un tel abonnement aux particuliers dans les mois ou les années qui viennent. Je sais que ce sera le cas.

3) De la domotique

Pour orchestrer cette gestion de l’énergie, il va falloir un peu d’automatisation. La complexité n’est pas dans les algorithmes à développer, mais dans la standardisation des modes de communication entre les appareils.

Les acteurs de la domotique proposent aujourd’hui des solutions propriétaires, incompatibles avec du matériel dont ils ne sont pas les constructeurs.

On voit cependant apparaître des débuts de standardisation comme X10 (CPL) qui est plus connu aux Etats-Unis qu’en Europe, Zigbee (radio), ainsi que le projet confié par le GAELD à AlterWay pour piloter des compteurs intelligents. Il existe également des solutions de monitoring comme celle de Vizelia. J’ai même trouvé un fil twitter issu d’un monitoring de domotique !

Pour aller encore plus loin : la même chose sur plusieurs jours

Les variations de consommation s’observent au cours d’une journée, mais également sur plusieurs jours. Et sur plusieurs jours, on peut aussi constater une variation la production électrique des ENR. Pourquoi alors ne pas envisager de stocker de la chaleur au delà de la journée?

Il faut des capacités de stockage plus lourdes et plus volumineuses, un tarif qui varie non seulement dans la journée mais également d’un jour sur l’autre, et du côté de la domotique, un peu plus d’informations en entrée (des flux de données de la part de Météo France et de RTE sur tes températures et les prix du kWh à venir) et des algos un peu plus sophistiqués, voire un moteur d’optim.

D’autres moyens de stockage

Il y a d’autres formes d’énergies qui se stockent : on peut, par exemple, faire de l’hydrogène par hydrolyse de l’eau, dans le but de faire fonctionner des piles à hydrogène. Il y a des déperditions à chaque transformation d’énergie, mais si on part d’une électricité quasiment gratuite, on ne va pas se gêner !

La chaleur latente de l’eau est également une bonne piste, surtout dans le stockage du froid : faire des glaçons la nuit pour climatiser plus efficacement le jour.

Pour conclure

Ces réflexions m’amèneront ou non vers un projet professionnel. Aujourd’hui, je cherche à comprendre pourquoi tout cela n’est pas déjà en place à grande échelle. Mon action se limitera peut-être à un modeste rôle d’agitateur d’idées et à faire un peu de lobbying, mais il est tout aussi possible que  je me lance dans une création d’entreprise pour que cette solution existe enfin.

Quoi qu’il en soit, la priorité dans l’habitat reste l’isolation. Il ne faut pas voir les possibilités d’effacement du pic comme des opportunités financières pérennes et prioritaires sur cette dernière. Ceci dit, sachant qu’il faudra plus de 50 ans pour renouveler le parc immobilier et que le chauffage et l’eau chaude sanitaire représentent encore plus de la moitié de la consommation électrique, le déploiement de la domotique de la chaleur (notamment dans des habitats ou des monuments difficiles à isoler) constitue un axe complémentaire d’amélioration du système global.

Je crois surtout que la domotique de la chaleur pourrait être la locomotive des solutions contribuant à faire exister l’élasticité de la demande. Et on verra que la visibilité donnée au signal prix de l’énergie aura un effet très positif sur la prise de conscience vis à vis de la rareté des ressources et aménera de nouveaux réflexes économiques. La gestion de la demande est un terrain d’innovation formidable qui s’ouvre à nous. Allons-y !

Sources :
RTE
Présentation de Tom Raftery : Electricity 2.0
Tarifs EDF

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Stockage Intersaisonnier

Merci à JérômeP pour l’information suivante, postée en commentaire sur mon article “Stocker la chaleur de l’été vers l’hiver” : La société Ventilone propose des solutions de stockage intersaisonnier de la chaleur.

ventilone

(c) ventilone

Le principe est le même que ce que j’avais imaginé, mais avec une différence notable : on utilise le sous-sol tel quel, et on ne cherche pas à construire une cuve isolée du reste du sol. La taille de l’installation est telle que la vitesse de propagation de la chaleur n’est pas un problème. De plus, on commence à capter les calories sur la périphérie de la zone avant de se rapprocher du centre. Pour schématiser, on récupère ces calories sur leur passage dans leur fuite vers l’extérieur.

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Point sur la portabilité des réseaux sociaux

Voici les slides de ma présentation de vendredi à Ignite Paris 2.

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A quoi me sert LinkedIn ?

Je viens d’envoyer une demande de mise en relation sur LinkedIn à un certain nombre de mes contacts personnels. A leur attention, voici une petite explication sur l’utilité des réseaux sociaux et l’usage que j’en fais personnellement.

Qui je suis

Pour moi,  la première utilité des sites comme LinkedIn, c’est tout simplement d’exister en ligne. Un recruteur ou un contact professionnel aura souvent le réflexe de chercher un nom sur Google (voire directement sur LinkedIn). Il est important que les pages web sur lesquelles il tombe soient des pages que j’ai moi-même mises en ligne et dont je maîtrise le contenu.

Mon CV en ligne

LinkedIn offre également la possibilité de créer son CV en ligne (il est d’usage de le rédiger en Anglais) et de bénéficier automatiquement d’un CV micro-formaté (hResume) qui apporte un grand confort dans la portabilité des données. J’en parlerai dans mon prochain post : en gros, certains sites vont pouvoir “aspirer” ce CV pour m’éviter d’avoir à le re-saisir.

Le réseau : le cœur du service

LinkedIn, comme son nom l’indique, me sert à recréer en ligne les liens que j’ai avec mon réseau de relations dans la vraie vie, puis de pouvoir explorer qui sont les amis de mes amis.

J’ai utilisé le plug-in qui permet d’importer en masse mes contacts de mon carnet d’adresses Outlook. Je n’invite pas forcément tout le monde mais toutes les personnes avec qui j’ai réellement travaillé ou avec qui j’ai envie de rester en contact. La question à se poser avant d’envoyer une invitation est la suivante : est ce que je permettrais de demander à cette personne de me mettre en contact avec quelqu’un, ou est ce que j’accepterais de la mettre en lien avec un ami qui me l’a demandé. Si c’est non, a priori, ce n’est pas la peine de créer la connexion.

Il m’arrive également de supprimer des connections, comme par exemple des recruteurs que je ne connais pas vraiment et qui sont en contacts avec des milliers de clients, de prospects et de candidats. La raison ? Ils ressortent dans toutes les requêtes que je fais alors que je ne peux pas compter sur eux pour relayer une demande de mise en relation. Je vais parfois être au rang 2 avec une personne à cause de ce contact, ce qui va m’empêcher de voir par qui je peux réellement passer pour le contacter par des vrais relations, même si c’est au rang 3.

A quoi ça sert ?

Aujourd’hui, (après 8 ans d’utilisation), j’ai plus de 250 contacts, ce qui donne plus de 23.000 personnes au rang 2 (les amis de mes amis) et pas loin de 2 millions au rang 3.

Je suis rarement à plus de deux rangs d’un professionnel du web travaillant en France et ayant un réseau “normal” sur LinkedIn. En général, j’ai même le choix entre plusieurs intermédiaires pour entrer en contact avec lui.

J’ai déjà pu largement tirer profit du réseau pour :

  • chercher du travail
  • trouver des compétences
  • avoir des réponses à des questions pointues (auprès de mes contacts, mais aussi au sein des groupes que j’ai rejoints)
  • ou tout simplement apprendre des choses sur mes amis ou mes contacts professionnels (qui ils connaissent, où ils ont travaillé, quels sont leurs hobbies etc.)

Les groupes sont également une source impressionnante d’informations, mais la plupart sont en anglais. Pour de l’info en français, les hubs de Viadeo sont plus adaptés.

Quelques conseils d’utilisation

Quels conseils pour ceux qui veulent s’y mettre (ou s’y remettre) :

  • Les réseaux sociaux ne sont que complémentaires de ce qui fait notre sociabilité. Donc ne négligez pas les rencontres physiques, profitez même des mails de demande de mise en relation pour demander des nouvelles, proposer un déjeuner, inviter à une soirée.
  • Prenez ET donnez : ne vous contentez pas de faire des demandes aux autres, mais mettez-vous également à leur service : mettez en relation vos amis qui se connaissent mais qui ne sont pas encore connectés, ou ceux qui ne se connaissent pas mais ont des centres d’intérêts communs…
  • Rejoignez des groupes qui portent sur des sujets qui vous intéressent. Ça ne coûte pas cher mais ça crédibilise le profil, ça contribue à définir qui vous êtes et, accessoirement, ça met de la couleur quand vous ressortez dans le résultat du moteur de recherche (je suis serieux, là).
  • Quelques détails pratiques :
    • Pensez  à fournir à LinkedIn toutes vos adresses e-mails, même celles de vos boulots précédents afin que vos anciens collègues puissent vous retrouver facilement.
    • Faites un lien vers votre blog si vous en avez un et vers le site de votre entreprise.
    • Personnalisez l’URL de votre profil dans les settings

Pour aller plus loin…

Il existe d’autre réseaux comme Viadeo (en français), Xing, Plaxo (qui propose des fonctionnalités de synchronisation très poussées), Facebook (plutôt pour les copains et la famille), WAYN, Copains d’avant et j’en passe… Chacun a ses spécificités. Il peut être utile de regarder si vous avez beaucoup de vos amis  ou contacts sur ces réseaux pour aviser s’il est intéressant d’y investir du temps.

Si vous voulez que votre profil arrive en tête des résultats de recherche sur votre nom, créez un profil sur Ziki. C’est ce profil qui arrivera en première ligne, puis il tirera vos autres profiles vers le haut avec le temps.

Je vais rédiger un article sur la portabilité des données et des réseaux sociaux, donc si vous voulez aller un peu plus loin, suivez le fil…

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Stocker la chaleur de l’été vers l’hiver

Le chauffage représente plus de la moitié des dépenses énergétiques de l’habitat. Alors pourquoi ne pas essayer de se chauffer uniquement avec de l’énergie gratuite, celle du soleil, et ce tout au long de l’année. Mais comme le soleil chauffe l’été alors qu’on ne se chauffe que l’hiver, il faudrait stocker les calories pendant 6 mois.

L’article suivant constitue un sujet de projet de fin d’étude qui sera confié à des étudiants de grandes écoles en 2008/09 et qui vise à valider ou invalider le dispositif qui pourrait permettre ce report de consommation d’énergie.

Les élèves et les directeurs des études qui le souhaitent peuvent me contacter s’ils veulent prendre ce sujet et avoir un suivi de ma part.

Introduction

Peut-on stocker de la chaleur l’été pour la consommer l’hiver et réciproquement pour le froid?Ce sujet se découpe en deux :

  • A) stockage de l’été pour l’hiver
  • B) Corolaire : stockage sur trois semaines

Chaque sujet peut être confié à un élève différent.

  • Les exercices 1 et 6 peuvent être fais en commun par les deux élèves.
  • Les exercices 2, 3 et 4 constituent le thème A.
  • L’exercice 5 constitue le thème B

Fonctionnement du dispositif

L’idée est d’utiliser comme capacité calorifique une cuve enterrée, thermiquement isolée du sol, et contenant des pierres (forte capacité calorifique) et de l’eau (ou tout autre liquide caloporteur). Une pompe permet de faire circuler de l’eau dans la cuve. On fait l’hypothèse que l’eau ressort à la température moyenne de la cuve.Un système de chauffage basse température équipe la maison. Entre le liquide caloporteur du réservoir de calories et le liquide du plancher chauffant, on place un échangeur thermique qui a pour fonction de réguler la quantité de chaleur fournie en ajustant les vitesses de passage des deux fluides pour :

  • a) tenir compte des besoins en calorie (Quand il fait très froid, les deux fluides passent plus vite pour transmettre le plus de calories possibles)
  • b) prendre en compte la température de la réserve de calories (Toute chose égale par ailleurs, quand l’eau de la réserve est très chaude, elle circule lentement et quand elle est plus froide, elle circule plus vite). On palie ainsi partiellement à la mauvaise utilisabilité des calories de la réserve à basse température.

La maison est également équipée de panneaux chauffants.L’été, les panneaux chauffants réchauffent la réserve calorifique. L’hiver, on utilise la chaleur contenue dans la réserve pour chauffer la maison. A la fin de l’hiver, on laisse la température de la réserve baisser encore pour constituer un stock de “froid”.

Scénario type

  • Maison de 100m² avec un terrain de 500m².
  • Performance énergétique de la maison : 200 kWh/m².an.
  • Déperditions de chaleur : à définir pour être cohérent avec la performance énergétique
  • Climat : Région parisienne.

Exercices

Cette liste d’exercices est ouverte. L’étudiant aura le loisir de proposer d’autres scénarios à étudier, d’approfondir les points qui lui semblent les plus importants et de laisser ceux qu’il estime moins urgents.

Exercice 1

  • Faire une recherche bibliographique pour savoir si des études dans ce sens ont déjà été menées.
  • Faire une étude de marché des principales pierres de construction disponibles en France, leur région de production, leur prix, leur masse volumique, leur capacité calorifique.
  • Etudier d’autres matériaux qui ont une forte capacité calorifique et qui pourraient être disponible pour un prix modique, éventuellement par un circuit de récupération (pylônes téléphoniques, matériel de construction).
  • Obtenir la courbe corrigée des températures jour par jour d’une année donnée pour la région parisienne.
  • Identifier une pompe à eau adaptée à l’usage de ce dispositif et connaître son débit maxi et sa consommation électrique par rapport au débit (au besoin : modéliser ou simplifier cette courbe). Quel est le prix de cette pompe ?
  • Quelle est la forme la plus adaptée à la fois en terme d’efficacité (faible surface de déperdition / volume) et de facilité de conception (on oublie donc la sphère !)
  • Quelle doit être l’isolation d’un tel dispositif pour perdre moins de 20% de l’énergie emmagasinée? (préconiser un isolant résistant à des contraintes mécaniques pour la base et un autre isolant pour les parois)

Exercice 2

Dans le cas d’un stockage de la chaleur de l’été pour une utilisation en hiver:

  • Déterminer la température maxi que les panneaux solaires chauffants peuvent atteindre
  • On fait l’hypothèse qu’ils sont en quantité suffisante pour atteindre une température Ti telle que (Ti – 20°C) = 0,8 x (Tmax – 20°C)
  • Obtenir ou calculer la courbe des besoins en chaleur de la maison au cours de l’année (en fonction de la T° ext)
  • Calculer la courbe de température de la réserve de chaleur au cours de l’hiver.
  • Obtenir la courbe de puissance du panneau chauffant au cours de l’année.
  • Analyser la complémentarité des courbes panneau chauffant / réserve. Quel est le moment de l’année le plus délicat?
  • Déterminer la taille d’une capacité calorifique suffisante pour emmagasiner de la chaleur l’été, la restituer l’hiver sans utiliser de pompe à chaleur et couvrir les besoins en chauffage de la maison.
  • Déduire le dimensionnement des panneaux solaires pour obtenir la température Ti de la réserve calorifique.

Exercice 3

Même exercice, mais en utilisant trois réservoirs à chaleur qui sont utilisés successivement afin d’éviter d’avoir une température du réservoir qui décroisse progressivement. On palie ainsi à la baisse de l’utilisabilité des calories de la réserve en fin d’utilisation.

  • Détailler le scénario de l’utilisation successive des cuves
  • Donner la courbe de température de chaque réservoir.

Exercice 4

Même exercice mais dans une région qui nécessite autant de climatisation l’été que de chauffage l’hiver.

  • Le dispositif est complété avec un échangeur qui évacue les calories des cuves en hivers pour conserver du froid pour l’été.
  • On perçoit ici d’autant mieux le besoin d’avoir trois cuves différentes : pendant que la première a été complètement utilisée en début d’hiver, on commence à la faire baisser en température au maximum pendant le coeur de l’hiver pendant que la seconde sert encore de radiateur. Puis on refroidit cette seconde cuve pendant qu’on prend les calories de la troisième.

Exercice 5

On revient sur terre et on étudie le même dispositif avec une portée de trois semaines pour déporter l’utilisation des calories par rapport au moment de leur création.

  • On dispose en outre d’une pompe à chaleur.
  • Ce dispositif aura un intérêt quand le prix de l’énergie variera d’un jour sur l’autre. EDF a déjà mis en place de tels politiques de prix, notamment en Normandie, avec trois tarifs, le plus cher étant 10 fois plus élevé que le plus économique.
  • Trouver les infos sur ces expérimentations et récupérer un cas réel avec les prix sur une ou plusieurs années.
  • Trouver les courbes de températures au jour près sur la même période dans la même région.
  • Faire une simulation des gains financiers réalisés en utilisant le dispositif de stockage de chaleur dans le cas réel identifié.
  • A défaut d’un cas réel, utiliser la courbe de température de la maison en région parisienne et en fixant arbitrairement les niveaux de tarifs.

Exercice 6

Etudier les pistes suivantes pour améliorer le système :

  • placer les trois cuves l’une au dessus de l’autre et utiliser la stratification naturelle des températures
  • faire des ponts thermiques de façon mécanique pour capter du froid et refroidir une cuve en fin d’hiver.
  • jouer sur le rôle des trois cuves pour optimiser l'”utilisabilité” des calories (isolations, température en fin d’été ou en fin d’hiver)
  • vérifier l’hypothèse que la production éolienne pourrait, à terme, faire baisser le prix de l’électricité à l’automne et au printemps et étudier l’opportunité de reporter les calories de l’été vers une consommation en hivers couplée avec un renfort à l’automne de la part d’une pompe à chaleur. Idem pour le report du froid accumulé l’hiver avec une contribution de la pompe à chaleur inversée au printemps.
  • Intégrer les besoins en eau chaude sanitaire.
  • Ad lib : toute piste d’amélioration du système est bienvenue
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L’accouplement de deux corps de températures différentes

Premier et second principes de la thermodynamique

Le premier principe de la thermodynamique dit que, dans un système fermé, la quantité totale de matière et d’énergie ne peut varier. Autrement dit, “rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme” comme dirent tout à tour Anaxagore de Clazomènes et Antoine Lavoisier.

Le second principe de la thermodynamique dit que dans un système fermé, l’entropie ne peut que croître:

∆S ≥ 0

L’entropie se mesure en J/°K (Joules par degré Kelvin) et vaut :

S = W / T

W est la qualité de chaleur contenue dans le système
T est sa température

Lors d’une transformation réversible, l’entropie reste sage, voire constante, alors que son augmentation signifie immanquablement une irréversibilité du phénomène. Pour te donner une image, si on filme un événement et qu’on peut passer le film à l’envers sans que cela semble bizarre, c’est que la transformation est réversible (par exemple, une balle très élastique qui rebondit). Au contraire, si je laisse tomber un oeuf par terre et que je filme cet acte à la fois gratuit et inspiré, tu ne me croiras jamais si je te passe la bobine à l’envers. L’entropie de la cuisine a donc augmenté légèrement au cours de l’expérience (tout comme l’humeur de ma femme d’ailleurs qui ne voit pas l’intérêt de casser des œufs par terre…).

Un exemple d’irréversibilité facile à comprendre est l’accouplement de deux liquides de températures différentes : je mets un litre d’eau à 40°C en ménage avec un litre d’eau à 20°C, j’obtiens deux litres d’eau à 30°C. La quantité de chaleur de l’ensemble est la même, mais son entropie a augmenté car l’opération est irréversible. Du coup, je n’ai plus d’eau à 20°C (celle qui est agréable à boire) ni d’eau à 40°C (celle avec laquelle je peux me doucher)… Quel gâchis !

Résumons :

  1. Tant que je n’ai pas fais le mélange, j’ai encore le choix de :
    • boire de l’eau fraîche
    • me laver
    • obtenir de l’eau tiède en mélangeant les deux
  2. Une fois le mélange accompli, on ne peut plus revenir en arrière.  On peut à la limite, boire de l’eau tiède ou se laver à l’eau froide, mais c’est tout.

Moralité :

L’augmentation de l’entropie va avec une diminution du champ des possibles.

Quelle leçon retenir pour l’énergie que nous consommons ?

L’énergie peu prendre des formes diverses :

  • l’énergie chimique potentielle d’un litre d’essence (soit 10 kW.h)
  • l’énergie cinétique d’une voiture roulant à 50 km/h (Ec = 1/2 mV², je te laisse faire le calcul)
  • le faisceau électromagnétique émis par une ampoule (basse consommation, évidemment)
  • l’énergie électrique consommée par ma télé pendant un épisode de la Nouvelle Star (presqu’autant que quand c’est moi qui la regarde)
  • la chaleur de ton corps (2,5 kW.h par jour quand-même !)

Toutes ces formes d’énergie présentent un intérêt qui dépend du contexte et peuvent, avec une efficacité plus ou moins déplorable, passer d’une forme à l’autre grâce à des transformations en générale irréversibles. Mais une chose est sure, c’est qu’au final, l’énergie se transforme en chaleur. La chaleur, mes bien chers frères, est la forme la plus dégradée de l’énergie. C’est le résidu de toute activité, même la plus louable, la plus subtile ou la plus intelligente (oui ma chérie, même regarder la Nouvelle Star).

Donc, quand nous disons que nous consommons de l’énergie, c’est incorrecte d’un point de vue thermodynamique car nous ne faisons que la transformer en une autre forme d’énergie (rien ne se crée, rien ne se perd, rappelle-toi Clazomènes et Lavoisier), mais c’est correct d’un point de vue anthropomorphique car une fois dégradée en chaleur, cette énergie ne nous est plus d’un grand intérêt.

Où voulais-je en venir ? Ah oui, mes bien chers frères, à ceci : au fait qu’il est aberrant de faire passer un courant électrique à travers une pauvre résistance (qui n’a rien demandé à personne, soit dit en passant) pour produire de la chaleur par effet Joule alors que cette chaleur est omniprésente autour de nous. Il est encore plus aberrant de faire ça avec plus de la moitié de l’électricité que nous consommons.

Mieux gérer, stocker, économiser, produire, transférer la chaleur est le but du projet qui va occuper mes nuits et mes week-end pour les années à venir.  Mon intuition est que limiter l’augmentation de l’entropie est une piste pour économiser l’énergie et optimiser le confort.

Les prochains posts en diront plus sur ce projet, promis.

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