Je m’intéresse depuis quelques temps à la décroissance, mon engagement aux côtés de Pierre Larrouturou en 1998 étant indéniablement un signe avant-coureur de mon intérêt intellectuel pour la chose.
Quand on cherche de la littérature sur le sujet, on tombe assez vite sur les casseurs de pub, les objecteurs de croissance, le journal “la décroissance” et j’en passe. Bref, une littérature d’extrême gauche, qui met tous les thèmes de la contestation dans le même panier (anti-mondialisme, anti-OGM, no-logo etc), et qui critique sans jamais rien proposer. Les Serge Latouche, Vincent Cheynet et comparse, non contents de publier des pamphlets indigestes et anti-tout, squattent le web, Wikipedia et surtout le mot de décroissance qu’ils ont récupéré pour eux et il semble que personne n’ait le droit de parler d’écologie sans leur avoir demandé l’autorisation.
Mais tous ont un nom à la bouche : Nicholas Georgescu-Roegen. J’ai donc décidé de remonter à la source et j’ai acheté le seul livre traduit en français du susnommé Jojo: “La Décroissance – Entropie, écologie, économie” (également disponible au téléchargement, je l’ai su depuis).
Cet économiste du début du XXe siècle a commencé par faire des maths, ce qui a plutôt tendance à me mettre en confiance. C’est dans les années 30 qu’il s’initie à l’économie aux côtés de Schumpeter, ce qui fait une deuxième raison d’avoir de la sympathie pour le bonhomme.
A la lecture du bouquin, je ne suis pas déçu : Georgescu est un grand penseur et son livre est à la fois pertinent, percutant et très accessible. Pour faire simple, je dirais que NGR relie l’économie à l’écologie avec une couche de thermodynamique (n’ayez pas peur, ça ne mord pas). Son ouvrage date de 1979, mais il reste d’une actualité déconcertante. En le lisant, on comprend à quel point les modèles économiques auxquels on nous a habitués sont aussi invalides sur une échelle infinie que le mouvement perpétuel. Analyser le cycle économique et le cycle de la vie sous le prisme de l’entropie est très instructif et je propose de déveloper dans un prochain billet.
La decroissance, elle a commence en Octobre, on l’appelle Recession, synonyme de Decroissance fort et rapide ! … avant qu’elle ne devienne Depression, synonyme d’effet nefaste sur l’homme.
L’activisme ecologique risque donc d’etre sape par la faillite de nos elites financieres. Mais il faut faire attention car si vous etes un ecologique sagace, vous etes plutot pour le petrole cher et non bon marche. S’il n’est pas assez dissuasif d’utiliser le petrole a cause de son prix, on le gaspille.
Le saviez-vous: 1 litre de carburant est environ 3 fois moins cher que l’eau minerale, pourtant renouvelable et pas tellement rare dans la zone temperee !
Bref, je serais bien interesse de lire ce bouquin.
merci Cedric pour le lien du bouquin; j’avais l’intention de le lire.
Tout à fait d’accord sur l’analyse plutpot constructive de Nicholas Georgescu-Roegen, nettement plus substantielle que celle de Serge Latouche, notamment. En France, on devrait citer plus les travaux de René Passet, qui représente un courant/ une synthèse dans le prolongement de NGR. Je trouve son oeuvre maîtresse “L’économique et le vivant” assez ardue. Ses recherches ont été prolongées par le courant de l’économie écologique en France, et notamment par Sylvie Faucheux.