Olivier Bonnet tient un blog qui s’appelle “Plume de presse, Le blog sabre-au-clair d’un journaliste engagé” (Je crois que “engagé”, ça veut dire “de gauche”). Olivier Bonnet, donc, s’insurge contre la hausse de près de 4% du prix du gaz accordée à GDF, qui va selon lui pénaliser les plus défavorisés :
“En cédant au secteur privé GDF pour des raisons purement idéologiques, le pouvoir sarkoziste va autoriser les gloutons actionnaires à tondre la laine sur le dos des ménages modestes, alors même qu’il prétend lutter contre la baisse du pouvoir d’achat ! “
Même si je partage avec Olivier Bonnet le souci d’équité qui manque à notre société, je crois que le débat se situe à un autre niveau :
Je pense que le prix de l’énergie doit augmenter progressivement, lentement mais régulièrement et peu importe où va cet argent. Je préfèrerais que ça aille dans les poches de l’état (donc de la collectivité) mais à défaut, ça ira chez les actionnaires ou ça permettra à EDF d’investir dans les énergies propres.
Car le gaz est une énergie fossile et, un jour, il n’y en aura plus. Ce jour là, on aura beau dire que c’est la faute à Sarko… Sarko, il est pas plus fort que les lois de la nature : quand y’en a plus, y’en a plus !
Je crois qu’il est assez facile de comprendre que plus on anticipe cette pénurie, moins ça se passera mal. A vouloir faire comme si tout allait bien, on peut essayer de retarder le moment où il faudra s’adapter. Mais plus on attend, plus ce sera douloureux. Alors qu’avec une augmentation du prix de l’énergie, la rentabilité des investissements dans l’isolation ou les énergies alternatives est plus vite sensible. Il n’y a pas de levier plus efficace que l’argent pour amener des changements. La “responsabilisation des consommateurs” n’est qu’une illusion : on fait un reportage sur les maisons en bois, on dit que c’est super et on pense qu’on est sorti d’affaire. Mais face à la crise climatique qui se profile, il faut des mesures sérieuses.
La demande de GDF d’augmenter le prix du gaz est probablement plus motivée par la rentabilité financière que par la conscience écologique. Qu’importe. Quand ça va dans le bon sens, on ne va pas faire de l’obstruction. En vrai, je pense même que la hausse aurait due être de 6%.
Je sais que j’ai fait ici un amalgame entre pic-oil et réchauffement climatique, mais c’est que certaines choses coïncident. Je rentrerai dans le détail une autre fois.
Pour en finir avec l’article d’Olivier Bonnet, il me confirme dans une intuition que j’avais : parmi les multiples résistances au nécessaire changement écologique, une bonne partie viendra (et vient déjà) de la gauche.
…et vu comment ce n’est déjà pas gagné avec la droite, ce n’est pas une bonne nouvelle.
Félicitation pour le petit nouveau !!
Un très bon billet pour commencer.
Je pense que les clivages forts de notre société sur l’écologie mais aussi sur l’équité, la notion de justice, d’état de droit, etc… ne recouvrent plus les clivages traditionnels gauche / droite.
D’ailleurs qu’est-ce que la gauche et la droite en France ?
La droite est-elle de droite en France ? Elle m’apparait plus comme blairiste. Et Sarkozy lui a redonné un style.
Je ne sais plus, depuis longtemps, ce qu’est la gauche en France. Elle non plus d’ailleurs.
La différence entre la droite et la gauche, ça serait certainement la destination des gains issus de la hausse de 4 %. Pour la droite, ça va dans la poche des actionnaires (on engraisse les riches), pour la gauche (en tous cas Les Verts, j’imagine) ça irait dans les caisses de l’Etat pour une redistribution. L’idéal serait une aide à l’investissement dans les énergies renouvelables ou les installations écolo chez les particuliers.
En tous cas, merci pour ce billet stimulant.
Claire
Un gros +1. Joli billet.